Le parc immobilier français est un des secteurs les plus éminemment énergivores, et responsable d’un grand taux des émissions de dioxyde de carbone nationales. Depuis plusieurs années l’éco-habitat s’impose comme une des techniques prometteuses pour allier confort et respect de l’environnement.
L’éco-habitat est un mode de construction en développement constant et qui rassemble différents types d’habitats, dont le point commun est l’utilisation de techniques et matériaux écologiques pour réduire au maximum l’empreinte carbone de la construction. Pensé sous le prisme de l’adaptabilité, l’éco-habitat sera modulable en fonction de la région, de son climat et de ses matériaux. La notion d’éco-habitat rassemble sous son égide plusieurs types de constructions : la maison à ossature bois, le bâtiment à basse consommation, l’habitat passif et les bâtiments à énergie positive, qu’on appelle les BEPOS.
La nouvelle règlementation Règlementation Environnementale 2020 (RE2020) a mis à l’honneur les éco-habitats puisqu’elle promulgue la construction des habitats passifs et à énergie positive comme la norme à venir en termes de construction neuve. La notion d’éco-habitat va donc nécessairement se répandre et nous vous proposons de vous familiariser avec elle.
Estimez votre projet
Pour commencer, concentrons nous sur la RE2020, entrée en vigueur tout récemment et qui va régir le secteur de la construction neuve pour les années à venir. Devant même le secteur des transports, le bâtiment (BTP) représente 44% de l’énergie consommée et 25% des émissions de dioxyde de carbone nationales. Lorsque l’on sait que 60 à 90% de l’impact carbone total d’un bâtiment a lieu lors de sa construction, l’idée d’une nouvelle règlementation a vu le jour pour encadrer plus strictement la construction neuve que ne le faisait la Réglementation Thermique 2012 (RT2012).
Dès lors la règlementation, en application depuis janvier 2022, met à l’honneur l’éco-construction et les éco-habitats. Cette notion d’éco-construction, se base sur le constat positif que le quart du parc de logements français de 2050 reste à construire. On construit donc actuellement le toit de demain, et ces futures constructions doivent être à la fois durables et confortables pour ses prochains habitants. Il s’agit ici d’imaginer que les conditions de vie seront sensiblement différentes que les nôtres, nous nous devons ainsi de préparer ces habitats aux étés caniculaires qui seront amenés à se multiplier à cause des dérèglements climatiques.
Estimez votre projet
Ces enjeux ne sont pas tout à fait nouveaux et l’Etat organisait déjà des expériences depuis 2017 pour préparer la RE 2020. Le label Énergie Positive et Réduction Carbone (label E+/C-) a ainsi été lancé en 2017 afin de préparer la future réglementation : le but était de préparer les professionnels, les confronter aux nouveaux enjeux, se faire une idée des coûts de construction et de la capacité des professionnels à satisfaire ces objectifs.
Après toutes ces phases de tests, la faisabilité technique et économique a donc été prouvée et cela a permis d’inclure les bâtiments à énergie positive comme une nouvelle norme de la RT 2020. Ces bâtiments à énergie positive sont conçus de telle manière à restreindre au maximum la consommation énergétique. Un tel bâtiment doit être équipé de dispositifs de production d’énergie renouvelable de manière à produire sur un an davantage d’énergie d’origine renouvelable qu’il ne consomme d’énergie primaire non renouvelable.
Estimez votre projet
Ces bâtiments à énergie positive, qu’on appelle BEPOS, reposent sur un bilan BEPOS, qui prend en compte toutes les dépenses énergétiques du bâtiment, ainsi que sur l’EGES, l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre du bâtiment. L’expérimentation sur la faisabilité de construction globalisée de ces bâtiments semble parfaitement concluante : elle a permis de caractériser un nouveau genre de bâtiment à la fois sobre en énergie et en carbone. Si ces BEPOS seront amenés à se multiplier, ils resteront néanmoins sûrement complétés par la présence des habitats dits passifs.
Estimez votre projet
L’habitat passif désigne ces bâtiments dont la consommation énergétique au mètre carré est très basse ou bien nulle, puisque compensée par des apports solaires et un recyclage des calories émises à l’intérieur des bâtiments. C’est la notion de sobriété énergétique qui régit les maisons dites passives. On appelle ces bâtiments les BEPAS. La RE2020 vise à réduire l’empreinte carbone des bâtiments neufs sur toute leur durée de cycle de vie, ce que les bâtiments passifs ou à énergie positive assure. Leur faisabilité technique et leur rentabilité ayant été prouvés, leur reproductibilité est possible.
Si la France veut pouvoir atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée en 2015 lors des Accords de Paris, qui promettaient la neutralité carbone d’ici 2050, les éco-habitats doivent devenir une norme. Ces éco-habitats vont déjà concrètement privilégier des matériaux dits bio-sourcés : la laine, le chanvre et le bois, surtout le bois, sont les grands gagnants de la RE2020 puisqu’ils sont capables de stocker le dioxyde de carbone. Cette recherche d’une décarbonation des modes d’extraction s’inscrit dans la notion du Cycle de Vie, un prisme nouveau pour envisager la construction neuve.
Cette nouvelle notion, les cycles de vie, est une des bases de la RE 2020 ; puisqu’on estime qu’un bâtiment a une durée de vie de 50 ans, on doit désormais tenir pour acquis que, de sa construction à son exploitation, chaque phase de la vie du bâtiment soit la moins polluante possible. Cela implique également de penser dès le départ à la réhabilitation ou la rénovation du bâtiment lorsqu’il sera en fin de vie.
L’idée est que l’empreinte carbone du cycle de vie du bâtiment soit la plus minime possible, et ce depuis l’extraction des matériaux. C’est un objectif auquel les résidents et ménages doivent participer, ils ont un rôle non négligeable. La phase de vie d’exploitation d’un bâtiment résidentiel est ainsi essentielle, les habitants doivent s’assurer de rester dans les normes écologiques, et si ce n’est pas le cas, penser à une rénovation énergétique. L’impact environnemental de chaque matériau, équipement et unité d’énergie consommée est ainsi analysée sous ce prisme. Cette nouvelle conception de l’éco-habitat concerne désormais toute la chaîne de production, de la distribution à la construction.
La maison écologique devra allier l’économie d’énergie et le confort : des éléments qui marchent main dans la main comme les premières expériences l’ont démontré. En effet on s’est rendu compte que ces maisons plus économes étaient aussi plus lumineuses, disposaient d’un air plus sain et d’un meilleur acoustique. Pour ce faire, en plus de matériaux spécifiques, les constructions misent sur une meilleure isolation des murs et de la toiture et sur un système de ventilation plus efficace. Ainsi les murs sont des caissons structure en bois d’une quarantaine de centimètres abritant des matériaux d’isolation bio-sourcés comme la laine de roche, la fibre de bois ou la ouate de cellulose.
L’un des impératifs de l’éco-habitat est aussi de s’adapter aux nouvelles contraintes climatiques des années à venir puisqu’il représente le futur du parc immobilier français. L’un des enjeux principaux est dès lors de se protéger en cas de canicules, assurant un confort intérieur aux habitants même en cas de fortes chaleurs, des épisodes certainement amenés à se multiplier les prochaines années.
Estimez votre projet
Parmi les mesures concrètes pour s’adapter à ces objectifs : une exposition au soleil réfléchie, une ventilation naturelle alliée à un système de ventilation innovant. Un système de ventilation double flux aspire ainsi l’air intérieur tout en soufflant et filtrant l’air extérieur. Les équipements de l’éco-habitat sont essentiels pour participer à une basse empreinte carbone.
Parmi les équipements vitaux on compte les vitres triple vitrage avec protection, pour éviter les surchauffes en été, et une pompe à chaleur réversible, qui stabilise la température hivernale comme estivale et fournit l’eau chaude pour la maison. L’éco-construction présente cependant un défaut de taille, qui est son coût, puisqu’une maison passive coûte environ 15% plus chère qu’une maison traditionnelle.
Les équipements nécessaires à la maison à énergie positive, avec une production d’électricité alternative comme des panneaux solaires, rajoute encore un budget conséquent. Cependant, ces difficultés financières sont à remettre dans leur contexte puisque, la RE2020 aidant, les matériaux biosourcés et autres équipements onéreux vont se démocratiser et leur prix baissera significativement dans les années à venir, dans des échéances finalement très courtes. De plus, les investissements réalisés sont rentables à moyen terme grâce aux solides économies d’énergie réalisées par les bâtiments passifs et autres éco-constructions. En effet l’alliage d’une basse consommation à une isolation irréprochable permettent des factures d’énergie bien plus légères.
Malgré la généralisation des BEPOS, qui deviennent donc la norme, une définition stricte et précise de ces derniers n’est pas établie, si ce n’est que toutes les constructions neuves doivent assurer une consommation d’énergie primaire inférieure à la quantité d’énergie renouvelable produite par ces mêmes constructions. Restent encore à fixer le périmètre spatial, les caractéristiques et exigences pour fixer les normes des nouvelles générations de BEPOS. Si vous comptez entreprendre des travaux de rénovation énergétique ou rallier le mouvement des éco-habitats, vous aurez besoin des meilleurs artisans pour vous accompagner dans votre projet, faites appel à Archionline pour vous trouver les artisans les plus qualifiés et les mieux adaptés à vos besoins et envies.