Au vu de l’actualité géopolitique, l’énergie est un des sujets de préoccupation majeurs de l’hiver qui se prépare. Les raisons, comment faire face à la montée des prix, les aides, on vous détaille tout dans l’article qui suit.
Pour commencer, essayons d’établir les raisons principales à la hausse inexorable des prix de l’énergie depuis de nombreux mois. Loin d’être mono causale, la situation trouve ses racines depuis plus longtemps qu’on ne pourrait le suspecter. Selon les chiffres de l’INSEE, les prix de l’énergie flambent depuis mi-2021.
Pour donner des chiffres précis, entre le deuxième trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2022, le prix spot moyen du baril du Brent est passé de 69 euros à 112 euros (soit + 63 %), avec un pic à 123 euros au mois de juin 2022, et le prix du gaz est passé de 25 euros/MWh à 97 euros/MWh (+ 290 %, avec un pic à 130 euros en mars 2022). La raison à cet emballement durable est avant tout, à cette époque, la saturation sur les marchés avec les reprises d’activités suite aux périodes de paroxysme du Covid-19. La tendance sur la période a été à la reprise bouillonnante, et ce au niveau mondial, la France n’étant pas la seule concernée.
La pression s’est alors accumulée sur certaines matières premières et sur l’énergie. Les tensions sur les marchés mondiaux générées par cette bataille pour les matières premières et la raréfaction croissante de l’énergie, a laissé le champ libre aux prochaines déstabilisations pour creuser plus profondément encore le sillage de l’inflation.
Estimez votre projetLe vecteur principal de l’accroissement plus récent de l’inflation est le début du conflit en Ukraine, qui a amplifié au début de l’année 2022 les difficultés dues à l’épidémie de Covid-19. Le conflit russo-ukrainien a enclenché pour la France et l’Europe une montée des prix du gaz. La dépendance européenne au gaz russe a été sous le feu des projecteurs médiatiques tout l’été durant, pointée comme le problème principal concernant l’hiver à venir. Le premier élément à souligner est la dépendance plutôt relative de la France à l’égard du gaz russe qui ne représentait au moment du début des hostilités que 17% de ses importations. Face à la menace qui planait sur les ménages quant à la montée abrupte des prix de l’énergie, la réponse du gouvernement a été de brandir un bouclier tarifaire.
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Pour protéger les consommateurs résidentiels individuels de gaz, les utilisateurs de gaz dans des logements chauffés par un chauffage collectif ou par un réseau de chaleur urbain au gaz naturel, contre la hausse des prix, un bouclier tarifaire a été mis en place depuis fin 2021. L’idée est de geler les TRVg, c’est-à-dire les Tarifs Réglementés de Vente de gaz, suite à une discussion entre le gouvernement et Engie. La prolongation du gel des TRVg au-delà du 1er janvier 2023 a été annoncée, prévue jusqu’au 30 juin 2023, avec une hausse du niveau gelé de 15% au 1er janvier 2023.
Le bouclier tarifaire contient nettement la hausse des prix de l’énergie puisque dans la consommation finale d’énergie des français (qui était de 1 778 TWh en 2021, selon l’INSEE), le gaz naturel représente 20% du total. Son taux d’importation étant très important, sa fluctuation en fonction du contexte géopolitique, en l’occurrence la guerre en Ukraine, est forte. L’idée du bouclier tarifaire est en même temps de bloquer les prix de l’énergie, et en même temps de limiter leur impact sur les marchés de gros. En effet, et avant d’aborder les préconisations énergétiques pour cet hiver, rappelons que l’impact des prix du gaz sur l’inflation globale est très importante.
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Pour simplifier le trait, le processus de répercussion de la flambée des prix de l’énergie sur les dépenses des ménages est le suivant : la flambée des prix de l’énergie concerne également les entreprises qui ont besoin d’énergie pour produire. Ces dernières vont transmettre l’augmentation de leurs coûts de production sur leurs prix de vente ; les prix de vente des biens de consommation augmentent et les ménages doivent débourser plus cher qu’avant pour une même quantité d’achat. Après deux mois de ralentissement de l’inflation, l’inflation aurait de nouveau accéléré en octobre 2022, à 6,2% sur un an, selon les données de l’INSEE au 28 octobre 2022.
Cette hausse de l’inflation serait due à l’accélération de la progression des prix de l’énergie, de l’alimentation et des produits manufacturés, précise l’Institut national de la statistique et des études économiques. Pour en revenir au gaz même, qui représente le gros des préoccupations pour l’hiver, le projet européen était de prendre le plus rapidement et le plus complètement ses distances avec le gaz de Gazprom, la société russe exportatrice du gaz et du pétrole russe qui traite avec l’Europe. À l’échelle française, et ce depuis début octobre, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a annoncé que les réserves françaises de gaz en prévision de l’hiver étaient pleines. Les 130 TWh de réserves de gaz accumulées représentent environ deux tiers de la consommation hivernale des PME et des particuliers.
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Même si les risques de pénurie sont donc éloignés, l’abondance ne sera pas le maître mot. Soulignons que le malheureux constat du dérèglement climatique a provoqué une vague de chaleur tardive qui a fait du mois d’octobre 2022 le plus chaud jamais enregistré depuis le début des relevés en France, atteignant régulièrement un écart de +6,5 degrés par rapport aux normales de saison, et ce pendant plusieurs jours. La conséquence de cette vague de chaleur est certes pour l’instant un report des besoins en gaz pour se chauffer, signe a priori d’économies d’énergie, mais dans les faits ce constat est erroné : à cause des dérèglements, la vague de froid hivernale sera peut-être plus rude ou plus longue. C’est la raison pour laquelle la France ne peut se considérer à l’abri des préconisations concernant la « sobriété énergétique ».
La sobriété énergétique consiste en la diminution des consommations d’énergie par des changements de modes de vie et des transformations sociales. Elle se base sur des limites environnementales que sont les stocks épuisables de ressources et des seuils polluant à ne pas dépasser. La sobriété énergétique est un sujet particulièrement d’actualité pour cet hiver où une partie de la solution face au manque éventuel de gaz n’est pas de trouver coûte que coûte une autre source d’approvisionnement, mais plutôt de baisser notre consommation.
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Les recommandations pour cet hiver sont en effet à l’économie d’énergie, ce qui passe selon le gouvernement par un chauffage limité à 19 degrés dans les foyers cet hiver. Selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), « diminuer de 1 degré la température de consigne de votre installation permet de réduire la consommation annuelle en chauffage de 5 à 10% ». La température de 19 degrés est une recommandation régulièrement citée et les entreprises ne sont pas exclus de la recommandation. Par ailleurs une loi de 1974, rédigée après le choc pétrolier, limite à 19 degrés la température pour les immeubles chauffés par un chauffage central, mais elle n’est peu ou pas appliquée. Pour aider les ménages qui se chauffent au fioul pendant l’hiver, le gouvernement a par ailleurs annoncé une aide spécifique. Cette aide doit répondre à une urgence, celle des ménages qui ont du mal à financer le plein de leur cuve de fioul, selon le gouvernement, bien que cette mesure entretienne la dépendance rattachée à cette énergie fossile et polluante. Le prix du fioul est un des prix de l’énergie qui a le plus grimpé, passant en un an de 84 centimes le litre à 1,48 euro.
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Pour contourner cette montée des prix de l’énergie, nombreux sont les ménages qui se tournent désormais vers le bois. À la fin de l’année 2021, près de 7 millions de foyers se chauffaient au bois selon l’Ademe. Afin de s’affranchir en partie du gaz et de l’électricité, les granulés pour les poêles à bois sont devenus des valeurs sûres pour affronter le froid hivernal. Face aux messages répétés de réduction de la consommation de gaz et d’électricité pendant tout l’été, et face à la peur d’une pénurie, les pellets à bois (les granulés utilisés pour le poêle) sont victimes de leur succès. La ruée vers ces combustibles a entraîné une hausse de leur coût, notamment à cause de ceux qui font des réserves pour l’hiver.
Alternative économique et renouvelable, elle semble toute désignée pour prendre la relève du fioul dans les prochaines années. Mais la transition, à cause de la situation géopolitique, est très abrupte et le marché du bois est envahi de nouveaux consommateurs. Si la situation continuait dans cette direction, le bois perdrait momentanément un de ses argument majeurs : son coût économique vis-à-vis des autres énergies. Cependant cette direction écologique est une bonne nouvelle, bien qu’elle soit dirigée par les mauvaises raisons, puisque l’ambition pour la transition écologique serait d’atteindre 9,5 millions de foyers chauffés au bois d’ici 2023, et 11,3 millions en 2028. Vous pouvez cependant bénéficier des aides de l’État pour financer votre passage au chauffage à bois grâce aux aides comme MaPrimeRénnov’, les CEE et réductions de TVA.
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