La réduction des dépenses en énergie s’affirme toujours plus comme l’urgence mondiale qu’elle doit être. Poste de dépenses énergétiques immense, le logement doit s’inscrire dans cette démarche, en se tournant vers l’éco-construction.
Devant même le secteur des transports, le bâtiment (BTP) représente 44% de l’énergie consommée et 25% des émissions de dioxyde de carbone nationales. Lorsque l’on sait que 60 à 90% de l’impact carbone total d’un bâtiment a lieu lors de sa construction, l’idée d’une nouvelle réglementation a vu le jour pour encadrer plus strictement la construction neuve que ne le faisait la Réglementation Thermique 2012 (RT2012). Dès lors la réglementation, en application depuis janvier 2022, met à l’honneur l’éco-construction et les éco-habitats. Cette notion d’éco-construction, se base sur le constat positif que le quart du parc de logements français de 2050 reste à construire.
On construit donc actuellement le toit de demain, et ces futures constructions doivent être à la fois durables et confortables pour ses prochains habitants. Il s’agit ici d’imaginer que les conditions de vie seront sensiblement différentes que les nôtres, nous nous devons ainsi de préparer ces habitats aux étés caniculaires qui seront amenés à se multiplier à cause des dérèglements climatiques.
Ainsi, dès à présent, les craintes pour l’été 2023 se font déjà ressentir, notamment au niveau des pénuries d’eau et des chaleurs importantes. Face au manque de pluie et face au faible niveau des nappes phréatiques qui avaient déjà caractérisé l’été 2022, la sécheresse pourrait de nouveau frapper l’été, poussant les territoires et les habitants à s’adapter par des restrictions à prendre dès à présent.
En plus de la consommation d’eau de l’agriculture, qui représente 45% de la consommation d’eau nationale et jusqu’à 80% en plein été, les failles du réseau d’approvisionnement posent aussi problème avec près de 20% de l’eau potable qui s’échappe des tuyaux via des fuites. Malgré ces facteurs, l’éco-construction a son rôle à jouer dans la sobriété qui est de mise pour l’été à venir, et plus largement pour atteindre les objectifs de la transition écologique.
En moyenne, ce sont 150 litres d’eau par personne et par jour qui sont consommés. Utilisée pour la douche, pour se désaltérer, nettoyer les vêtements, pour les machines et autres consommations importantes, l’eau potable est omniprésente dans nos consommations et son emploi excessif. Pour pallier ce problème, l’éco-construction admet comme solution la domotique et autres technologies intelligentes qui pourront être utiles pour réduire les consommations. Pour une sobriété plus simple, un compteur d’eau « intelligent », qui alerterait le consommateur lorsqu’il dépasse un certain seuil, est une solution qui peut être efficace. Plus généralement, les gestes d’économie (du chauffage, de la lumière, de l’eau..) sont de mise. L’éco-construction, c’est donc aussi un choix d’équipement adapté à l’intérieur pour se tourner vers la sobriété. Autrement, c’est au niveau de l’urbanisme plus global que les économies d’eau peuvent avoir lieu.
Alors que le Giec prévoit entre 10 et 40% de baisse du niveau des cours d’eau à l’horizon 2050, la préservation des milieux aquatiques, de leur biodiversité et de leur rôle dans le grand cycle de l’eau est une priorité. Pour ce faire, désimperméabiliser les sols pour permettre à l’eau de pluie de s’infiltrer plus facilement dans les sols est une idée en développement sur de plus en plus de territoires. Les eaux de pluie ont en effet leur rôle à jouer dans l’éco-construction. Un emplacement judicieux des pièces avec une arrivée d’eau, ainsi qu’une localisation optimale du ballon d’eau chaude et une récupération des eaux usées sont des choix essentiels souvent négligés. L’eau de pluie peut en effet être la solution pour remplir la chasse d’eau des toilettes ou encore laver les sols, mais avec un dispositif de traitement de l’eau adapté vous pouvez également laver du linge et ainsi vous pouvez économiser entre 38 et 44% de la consommation annuelle.
On peut également attirer votre attention sur les équipements électroménagers, des sources importantes de consommation. Lors du choix de ces équipements choisissez des produits dont les performances sont écologiques au possible, un choix facile grâce à l’étiquette énergie. L’étiquette énergie est une fiche synthétique et uniformisée accompagnant les appareils électroménagers neufs (lave-vaisselle, four, téléviseur…), au moment de l’achat. Elle indique la classe d’efficacité énergétique du produit et vous permettra en conséquence de choisir le produit le moins énergivore de sa gamme (avec des étiquettes A, jusqu’à A+++).
Un équipement particulièrement important pour la sobriété énergétique de votre logis, est votre chauffage, le tout combiné à une bonne isolation. Pour penser de manière pérenne l’écologie dans votre maison, entamer des travaux de rénovation énergétique pour isoler parfaitement votre habitacle est le plus important. La bonne isolation de votre logement, empêchant ainsi toute perte sèche de chaleur en dehors de votre chez-vous, est aussi une garantie de baisse des factures de chauffage. Si votre isolation est mauvaise, vos besoins pour une même température d’intérieur par rapport à un logement bien isolé seront jusqu’à deux fois supérieurs, et la consommation augmentant, la facture fera de même. Des pertes en énergie peuvent arriver si vos cloisons ou fenêtres sont des passoires thermiques, la conséquence sera une facture éminemment plus chère, ainsi qu’un gaspillage énergétique peu écologique. N’oubliez pas que 70 % de vos dépenses énergétiques sont consacrées au chauffage de votre maison, et qu’une mauvaise isolation pourra provoquer une déperdition jusqu’à 25% de chaleur. Entamer des travaux d’isolation est donc nécessaire pour allier sobriété et confort.
Les matériaux que vous utiliserez sont déterminants dans la durabilité de la construction et son empreinte carbone. Les matériaux d’origine naturelle sont à privilégier pour votre projet afin d’optimiser les performances énergétiques de votre logement. Pour se préparer aux enjeux de l’éco-construction, les matériaux biosourcés semblent être une des solutions dont l’impact va peser. Selon la définition du ministère de l’Écologie et l’arrêté du 19 décembre 2012 relatif au contenu et aux conditions d’attribution du label bâtiment biosourcé, « les matériaux biosourcés sont issus de la matière organique renouvelable (biomasse), d’origine végétale ou animale. Ils peuvent être utilisés comme matière première dans des produits de construction et de décoration, de mobilier fixe, et comme matériau de construction dans un bâtiment ». Les matériaux biosourcés sont de plus en plus utilisés pour les constructions neuves et les rénovations car on les retrouve non seulement dans les structures, mais également dans les matériaux isolants, les composants de peinture, la colle et composants plastiques.
L’utilisation des matériaux biosourcés a de nombreux avantages : leur utilisation concourt significativement au stockage de carbone atmosphérique et à la préservation des ressources naturelles. Ces matériaux apparaissent comme une alternative plus écologique aux matériaux les plus largement utilisés car leur fabrication demande moins d‘énergie et ils sont capables de stocker le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère. Cette capacité absorbante est d’ailleurs active toute la durée de vie du bâtiment. Ainsi, selon les comparaisons statistiques, l’utilisation des matériaux biosourcés diminuerait jusqu’à 60% de l’impact carbone par rapport à l’utilisation de matériaux plus traditionnels.
On retrouve le bois à la tête des emplois majeurs, avec 8% des parts du marché de la construction. Le bois est le matériau biosourcé le plus utilisé car il peut être employé pour la structure ou la façade d’un bâtiment. Son atout majeur réside dans sa capacité à stocker le dioxyde de carbone, mais son faible impact carbone sera efficient si son origine est locale. Son importation est importante pour répondre à l’augmentation forte de la construction, de l’isolation et de la demande énergétique, mais la France reste la troisième ressource forestière d’Europe, ce qui lui permet de soutenir la croissance de son utilisation, dans la mesure où actuellement 63% du bois utilisé dans le secteur de la construction est déjà d’origine française. Les ambitions d’emploi des matériaux biosourcés et plus globalement de la construction durable et bas carbone en font un marché d’avenir qui a déjà créé plus de 200 000 emplois. Quand on sait que les volumes rien que pour les produits bois doivent augmenter d’environ 60% à l’horizon 2030, on s’attend à une croissance persistante du secteur. Le bois n’est pourtant pas le seul matériau utilisé parmi les matériaux biosourcés.
Chacun de ces matériaux a ses domaines de prédilection, comme par exemple la ouate de cellulose qu’on utilise pour l’isolation thermique et qui se loge parfaitement dans les combles. Ces matériaux biosourcés, comme la ouate de cellulose, la fibre de bois ou de textile, ou des matériaux en cours de perfectionnement mais prometteurs comme la paille de tournesol, sont des solutions économiques en plus de leur efficacité. Moins connue en effet, la paille présente ses propres qualités. Elle est d’ailleurs bien plus performante que le parpaing doublé de laine de roche. On l’utilise notamment dans le cadre d’une construction, au même titre que le liège qui est utilisé pour l’isolation intérieure et extérieure. Les bottes de paille viennent remplir l’ossature de bois avant d’appliquer un enduit à base de chaux pour protéger les murs des feux. Enfin, le béton de chanvre se distingue par sa grande légèreté. Il est utilisé comme isolant pour remplir les ossatures en bois, en métal ou en béton traditionnel.
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