La montée régulière des prix en matière de factures d’énergie, vous fait peut-être penser qu’il serait temps de changer votre vieille chaudière. En ce cas, le choix est difficile parmi la myriade de possibilités de systèmes de chauffages existants. Ces systèmes utilisent des différentes sources d’énergie et présentent chacun des avantages et des inconvénients. Nous vous proposons de lister leurs points forts et points faibles respectifs, pour vous permettre de choisir correctement la solution la mieux adaptée à vos besoins.
Le premier état des lieux à faire est de s’assurer de la bonne isolation de votre logement. Des pertes en énergie peuvent arriver si vos cloisons ou fenêtres sont des passoires thermiques, la conséquence sera une facture éminemment plus chère, ainsi qu’un gaspillage énergétique peu écologique. N’oubliez pas que 70 % de vos dépenses énergétiques sont consacrées au chauffage de votre maison, et qu’une mauvaise isolation pourra provoquer une déperdition jusqu’à 25% de chaleur.
Quelques signes vont indiqueront si votre logement est dans un tel cas de figure : des courants d’air venant de l’extérieur mais que vous sentez derrière les fenêtres ou portes, des murs froids ou humides, des pièces spécifiques difficiles à chauffer, une température intérieure qui varie significativement en fonction de la température externe, ou encore une fonte rapide de la neige sur votre toiture en hiver. Ce dernier critère indique une mauvaise isolation thermique des combles, laissant échapper la chaleur de votre logement. Pour avoir le cœur net quant aux faiblesses isolatrices de votre logement, faites appel à un Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Vous aurez par la même occasion la réponse quant aux travaux à réaliser pour renforcer votre habitation : double-vitrage, isolation renforcée des combles, des murs… Les coûts de ces travaux pourront être amortis par la baisse de votre facture énergétique d’une part, et par les nombreuses aides étatiques à la rénovation thermique et écologique auxquelles vous pourriez être éligible. Eco-prêt à taux zéro, MaPrimeRenov, prime énergie… Ces aides vous aideront autant pour des travaux d’isolation que pour l’acquisition d’un système de chauffage plus performant.
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Maintenant que vous vous êtes assurés que tout le confort thermique de votre logement restera bien cloîtré chez vous, il est peut-être temps d’envisager l’acquisition d’un système de chauffage pour remplacer un équipement désuet et moins performant. Pour commencer, un point sur l’actualité du sujet, le Ministère de la Transition écologique a annoncé le 24 novembre 2020, lors de la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020), que le chauffage au gaz pour les maisons individuelles neuves sera interdit dès l’été 2021. Cette échéance rapide, trop rapide selon les professionnels de la maintenance en efficacité énergétique, fait écho à la volonté étatique de réduire drastiquement les émissions de gaz à effets de serre. Peu écologiques, les solutions de chauffage utilisant exclusivement du gaz vont progressivement être exclues du marché. Les réductions d’émission de carbone sont dans la visée du gouvernement et justifient cette annonce forte. L’objectif, à l’instar d’autres pays européens, est de se passer au maximum des énergies fossiles et du gaz. Les systèmes de chauffage plus écologiques, grâce aux énergies renouvelables, les pompes à chaleur, les chauffages biomasse et réseaux de chaleur vont donc être les grands gagnants de cette résolution et leur emploi sera mis en valeur. Il est donc plus judicieux de se concentrer ici sur la solution la mieux adaptée à votre logement en passant rapidement les solutions à gaz qui ne sont pas des solutions d’avenir.
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Les bâtiments représentent en effet 30% des émissions en CO2 , ce qui explique leur mise en marge pour la construction des nouveaux bâtiments. Le bois et ressources biosourcées seront eux privilégiés pour la construction des logements de demain, qui doivent répondre à de nouveaux critères de confort, comme limiter les effets des canicules. Le changement climatique risque en effet d’entraîner des épisodes caniculaires plus réguliers. Cependant, vous pouvez pour le moment toujours opter pour le chauffage au gaz. Très fiable, le chauffage au gaz n’est pas innocemment le plus utilisé dans les foyers français. Pratique, le chauffage au gaz est approvisionné par des pipe-lines souterraines qui sont insensibles aux conditions météorologiques extérieures, contrairement à d’autres systèmes de chauffage. Confortable, la chaleur se répand de manière homogène et rapide dans le logement une fois l’appareil en marche. Le gaz naturel étant moins cher que l’électricité, il est plus rentable à long terme, bien que la pose d’une chaudière à gaz soit onéreuse. Pour un chauffage à gaz classique, la fourchette de prix est large mais peut monter jusqu’à 6 000 €, et pour un chauffage au propane (GPL) il faudra débourser environ entre 2 500 et 7 000 €. Cette dernière option implique néanmoins l’installation d’une citerne de stockage, une solution contraignante. N’oubliez pas en outre, que le système à gaz doit être manipulé avec précaution et vérifié régulièrement, car il est un produit toxique et un combustible grandement inflammable.
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Un autre système très courant pour chauffer l’habitat, est la pompe à chaleur. Elle extrait de l’énergie extérieure pour l’introduire dans votre logement par le biais de radiateurs, d’un plancher chauffant ou d’un ventilo-convecteur. La plus courante est la pompe à chaleur air-air, qui récupère les calories de l’air extérieur pour les convertir en chaleur, alors diffusée dans le logement via un ventilo-convecteur. Son installation de base est onéreuse mais c’est une solution rentable et écologique. Après avoir déboursé plusieurs milliers d’euros pour votre pompe, prix qui varie en fonction des options que vous choisissez, elle utilisera l’air, une énergie gratuite, pour vous chauffer, réduisant ainsi la facture du chauffage à seulement l’électricité que la pompe utilise pour fonctionner. La pompe à chaleur créé plus d’énergie qu’elle n’en consomme et est donc une solution écologiquement responsable, quoique non renouvelable. Il vous faudra cependant compter sur des appoints d’énergie. La première raison est que la pompe à chaleur sera moins efficace dans des régions froides ou en période de grand froid, cessant même de fonctionner en dessous de -10°. La pompe à chaleur peut potentiellement fournir 60 % de l’énergie consommée annuellement, un système d’appoint électrique étant conseillé en cas de grand froid. Les économies qu’elle permet de réaliser la rend toutefois très intéressante, d’autant que certains modèles dits réversibles peuvent vous servir de climatiseurs pendant l’été.
Ce système connaît plusieurs déclinaisons : un système de pompe à chaleur air-eau qui est quant à lui relié à un système de chauffage préexistant, ou une pompe à chaleur géothermique. Ce dernier modèle est plus efficace, mais son installation est particulièrement encombrante : le captage de l’énergie géothermique vertical nécessite un forage à 100 mètres de profondeur, le captage horizontal lui nécessite un jardin à la superficie 1 fois et demie plus grande que la surface à chauffer. Notons par la même occasion que la pompe à chaleur n’est nullement un système de chauffe-eau, qui doit être installé en complément. Cependant des aides de l’état ou d’autres acteurs vont finalement vous permettre de diminuer l’investissement de base, comme la Prime énergie Total, si vous optez pour l’acquisition d’une pompe à chaleur non réversible.
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Un autre système de chauffage est le poêle à granulés de bois, qui est également éligible à l’éco-prêt à taux zéro, à la réduction de la TVA, au crédit d’impôt à 30% et à des subventions. En plus de ces aides, le bois est un combustible peu cher. Indépendant de tout système de chauffage central, son installation est facile et pratique. Il fonctionne par la combustion de granulés de bois appelés les pellets, ce qui explique qu’on retrouve l’appellation poêle à pellets pour ce système. La gestion des granulés se fait automatiquement, son rechargement étant assuré par une vis sans fin automatisée. Considéré comme écologique, l’utilisation de ce système de chauffage est neutre en carbone dans la mesure où les granulés de bois achetés proviennent de déchets de l’industrie du bois. Optez pour l’achat, au prix de 300 euros la tonne environ, de granulés certifiés NF, afin de renouveler durablement le parc forestier et d’être certain quant à la qualité du combustible. Certains modèles sont pilotables à distance mais leur prix en sera alors plus important. Selon la technologie qu’il contient ou son esthétique, le prix d’un poêle varie fortement, entre 10 000 et 25 000 € environ. Rappelons ici que son acquisition peut être facilitée par des aides étatiques, et que les frais d’entretien et de chauffe sont minimes. Vous aurez en moyenne besoin d’une tonne de bois annuelle pour vous chauffer, coûts qu’il faut additionner aux entretiens obligatoires comme le ramonage. Notez cependant que le poêle n’est parfois pas suffisant à chauffer correctement la surface habitable et que vous aurez besoin d’appoint dans ce cas. Finalement, les approvisionnements en bois ne sont pas disponibles partout sur le territoire, il faut en tenir compte avant de vous décider pour ce système coûteux.
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Une ultime alternative au chauffage au gaz, fioul, ou bois, est le chauffage électrique. Indépendants de tout système d’eau, les radiateurs électriques sont faciles d’installation car uniquement reliés au réseau électrique de votre logement. Il existe plusieurs types de radiateurs électriques, qui sont tous soumis aux mêmes critères écologiques : 70% de l’énergie électrique étant produite grâce au nucléaire en France, ce chauffage n’est pas issu d’une énergie verte renouvelable, et votre dépendance envers l’électricité sera totale et vous pénalisera en cas de coupures de courant. Par ailleurs les factures d’électricité ont une sérieuse tendance à la hausse et aucune aide étatique n’est disponible pour l’achat de radiateurs électriques. Le tour de leurs inconvénients étant fait, passons à leurs avantages. En premier lieu, le radiateur à convection ; il chauffe une pièce de manière hétérogène mais est bien adapté aux salles de bains car il déshumidifie l’air. Légers et peu onéreux, ils réchauffent rapidement une pièce mais sont énergivores. Plus raisonnables, les radiateurs à rayonnement réchauffent de manière homogène la pièce en diffusant la chaleur partout. Son installation n’est pas plus chère et sa consommation énergétique moindre. La chaleur par contre retombe rapidement. Ce n’est pas le cas avec un radiateur à inertie ; peu gourmands, ils assurent un confort thermique optimal mais sont assez lents. Finalement un autre modèle est le radiateur à double corps de chauffe qui ne présente que très peu d’inconvénients si ce n’est son prix, plus élevé que les autres types de radiateurs.
Estimez votre projetLe confort thermique de votre logement peut donc être assuré par des solutions très diverses dont nous venons de voir les principales. Il existe toujours d’autres types de chauffage nécessitant des installations lourdes, comme les panneaux photovoltaïques, afin de se tourner vers des habitats neutres en émissions carbone. Chaque foyer, en fonction de sa localisation et de son budget, doit adopter la solution qui lui convient. Les systèmes de chauffage sont tout de même une des préoccupations les plus importantes des ménages, représentant en moyenne 13% de leurs dépenses, une facture redoutée par plus d’un français. Pour s’assurer une baisse durable de cette facture il est essentiel d’entreprendre des travaux d’isolation pour éviter toute perte énergétique, et un remplacement du matériel pour améliorer ses rendements.